Il y a peu de chance d’avoir une vie sexuelle qui nous convienne si nous ne la mettons pas en œuvre nous-mêmes ! Pour ce faire, il nous faut appréhender notre vie sexuelle d’une façon plus positive que nous ne le faisons habituellement. Nous devons nous réapproprier notre sexualité, nous devons faire en sorte d’en devenir l’auteur et l’acteur, c’est-à-dire réfléchir à la vie sexuelle que nous aimerions vivre et envisager les moyens à mettre en place pour y arriver. Mon rôle de sexologue est de vous y aider.
Qu’attendons-nous de notre vie sexuelle ? Que signifie précisément et concrètement pour nous avoir une sexualité satisfaisante ? Comment pouvons-nous l’élaborer ? Quelles pratiques ai-je envie de vivre? Qu’est-ce-qui m’excite, qu’est-ce-qui me fait fantasmer, qu’est-ce-qui m’apporte du plaisir? Quelle place dans ma vie ai-je envie de consacrer à la sexualité ? Il s’agit de quelques questions que nous pouvons nous poser afin de personnaliser notre vie sexuelle pour qu’elle puisse correspondre à notre personnalité et nous convenir.
Nous sommes nombreux à souhaiter une vie sexuelle satisfaisante, épanouie mais nous nous donnons peu souvent les moyens pour qu’il en soit ainsi. Généralement, nous n’accordons que peu de place réelle à la sexualité dans notre vie. Nous la faisons passer après tout le reste (après le travail, après les enfants, après nos activités sociales, après nos loisirs, après les tâches ménagères…) et notre vie sexuelle, quand nous sommes en couple, se résume alors bien souvent en une activité génitale pratiquée le soir en vitesse avant de dormir quand nous nous retrouvons au lit avec notre partenaire. Ainsi, il n’est pas rare que la sexualité s’apparente alors en une obligation ou en une corvée plus qu’à une activité divertissante et plaisante.
Selon moi, chacun fait ce qu’il veut de sa vie sexuelle ! Il n’y a aucune obligation à s’intéresser à sa sexualité. Nous pouvons ne pas l’investir et la vivre par défaut comme elle vient. En tant que sexologue, je n’ai aucun jugement de valeur et je ne porte aucun jugement moral sur cette manière de vivre la sexualité. Nous n’avons aucune obligation à avoir une vie sexuelle active, régulière, plaisante… Nous sommes même tout à fait en droit de souhaiter de ne pas avoir de vie sexuelle ou de nous satisfaire d’une sexualité qui nous attriste !
La sexualité qui nous convient est rarement la sexualité « standard », c’est-à-dire la sexualité telle qu’elle serait censée aujourd’hui se vivre dans notre société et qui est faite principalement de rapports sexuels fréquents et d’expériences nouvelles ou à la mode qu’il faudrait absolument vivre (relations à plusieurs, libertinage, bisexualité féminine…). La sexualité qui nous convient est celle qui correspond à nos attentes et qui s’inscrit dans notre rapport au corps, à notre plaisir, à notre imaginaire… Une sexualité qui nous convient est une sexualité qui fait sens pour la personne que nous sommes, au regard de nos particularités individuelles. Non celle qui suit des modèles ou des modes.
En tant que sexologue, mon rôle n’est pas seulement d’aider les personnes à dépasser leurs difficultés sexuelles mais il s’agit aussi de les accompagner dans une démarche personnelle afin qu’elles puissent inventer et vivre la sexualité qui leur correspond véritablement, qui reflète leur personnalité et qui s’inscrit dans leur existence quotidienne.
Par ailleurs, je remarque que la sexualité est bien souvent appréhendée sous un angle génital, comme si la pratique sexuelle se résumait uniquement à avoir des rapports sexuels. Or je considère que si la pénétration peut être importante pour certaines personnes, elle n’a jamais rien d’obligatoire et elle ne dit rien de ce qu’une activité sexuelle réussie peut être.
D’autres pratiques que la pénétration, des pratiques que l’on nomme communément les préliminaires et que l’on considère généralement comme accessoires, secondaires voire superflues (je pense par exemple aux baisers, aux caresses, au déshabillage, à la masturbation, en fait à toute pratique affective ou érotique) participent aussi à l’activité sexuelle et peuvent se suffire à elles-mêmes.
Aussi, il est relativement commun de respecter un schéma linéaire quand nous faisons l’amour (les préliminaires tout d’abord qui sont parfois réduits au strict minimum surtout dans le cas où nous sommes rapidement excités, ensuite la pénétration qui se termine, dans le meilleur des cas, par l’orgasme) sans même savoir si ce rythme nous correspond et nous satisfait véritablement.
S’intéresser à sa sexualité, ce n’est pas seulement s’en inquiéter quand elle va mal, pourtant c’est ainsi que la plupart d’entre nous agissent ! Nous nous questionnons sur notre sexualité uniquement quand nous sommes confrontés à des difficultés : à une baisse de désir, à une impossibilité à être pénétrée, à une érection qui arrive difficilement ou qui ne se maintient pas, à une infidélité qui remet en question le couple, à des comportements ou des fantasmes qui nous semble bizarres…
Lors des consultations, j’encourage un questionnement personnel par rapport à la pratique de la sexualité et, plus que d’imposer un modèle de sexualité, j’accompagne la personne dans la découverte de la sexualité qui lui convient. Je donne peu souvent des techniques ou des trucs et astuces. En effet, on retrouve fréquemment dans des guides sexuels ces trucs et astuces qui sont présentés comme des moyens infaillibles pour accéder à une sexualité soi-disant satisfaisante. Mais, en réalité, ils fonctionnent rarement car ils ne tiennent pas compte des spécificités individuelles.
Par contre, je donne fréquemment des exercices personnalisés (des exercices qui aident à développer l’imaginaire érotique par exemple, à revoir les priorités du quotidien, à développer notre sensualité…). L’objectif des consultations n’est pas d’arriver à tout prix à faire en sorte que le patient arrive à une sexualité normée (à une sexualité impersonnelle et souvent frustrante) mais de faire en sorte que le patient trouve dans la sexualité un moyen d’expression pour s’affirmer en tant qu’individu singulier, c’est-à-dire avec les particularités qui le composent.
Je consulte la plupart du temps en présentiel dans mon cabinet de consultation mais il m’arrive aussi de proposer dans certains cas des séances par visioconférence, tout comme il m’arrive également d’effectuer des séances à l’extérieur (dans des parcs notamment) en marchant. Cette dernière approche permet de se retrouver dans une autre position qu’un face à face classique et stimule la pensée d’une façon intéressante.